Conte d’Ostara – Le lièvre d’Eostre
Traduction et adaptation Monique Tedeschi pour Chant des Fées
Texte original © 2003, Sonia Jensen
« Il y a très très longtemps, au temps des dragons et des châteaux, vivait une belle Déesse nommée Eostre. La Déesse avait de longs cheveux épais, de la couleur du blé doré, et ses yeux étaient bleus comme le ciel au-dessus de nos têtes. Eostre était la Déesse du Printemps, et sa mission était de s’assurer que la Terre se réveille de son sommeil hivernal.
Au printemps, le monde reprend vie. Les oiseaux gazouillent autour des arbres alors qu’ils construisent des nids pour les petits œufs qui seront bientôt éclos en petits oisillons. Les papillons sortent de leurs cocons portant des ailes de couleurs magnifiques. Toutes les mères animaux du monde donnent naissance à des bébés, et de belles fleurs ouvrent leurs pétales. Le printemps est une période de nouveaux commencements. C’est un moment de célébration.
Chaque année, le premier jour du printemps, Eostre organisait une énorme fête du printemps dans la prairie. Les animaux et les enfants de partout dans le monde y assistaient et apportaient des cadeaux pour la Déesse du Printemps pour montrer combien ils étaient heureux avec la nouvelle saison toute fraîche.
Une année, le jour précédant le festival, le lièvre voulu donner à Eostre un cadeau. Mais le lièvre n’avait rien qui serait digne d’une déesse. Il était très pauvre et il avait du mal à se nourrir, sans même parler de donner un cadeau à quelqu’un.
Ce jour-là alors qu’il cherchait à travers la forêt de la nourriture, le lièvre trouva un oeuf frais dans l’herbe. Il avait très faim et s’assit pour jouir de ce repas trouvé. Il était sur le point de casser l’oeuf quand il s’arrêta soudainement.
« Cet oeuf ferait un beau cadeau pour Eostre », pensa-t-il en lui-même.
« Un œuf symbolise la naissance et le printemps. Oui, un très beau cadeau en effet. »
Ainsi, le lièvre sauta jusque chez lui pour décorer l’oeuf.
Le lendemain, le lièvre alla vers la prairie et bondit jusqu’à la Déesse. Il lui remis timidement son cadeau. Eostre jeta un coup d’oeil sur l’oeuf et fit un grand sourire au lièvre. Le lièvre avait peint les œufs avec de jolis dessins, teints grâce à la couleur des roses, des renoncules et d’autres plantes. Il avait ensuite enduit l’oeuf avec de la cire d’abeille de sorte qu’il soit brillant.
La déesse était si heureuse avec le cadeau qu’elle voulait que chacun en ait un et partage sa joie. Eostre savait que le lièvre était très pauvre et que lui donner l’oeuf était un acte très généreux. Il aurait pu le manger et avoir son ventre plein. Eostre décida de récompenser le lièvre.
Ce jour-là, la Déesse du Printemps dit au lièvre qu’il pourrait venir vivre dans son château. Il aurait un seul travail, et ce serait d’offrir un œuf décoré aux enfants dans le monde entier, car Eostre aimait les enfants. Les enfants symbolisent la naissance et l’innocence. Les oeufs seraient distribués à la veille de la Fête du Printemps, de sorte que les enfants se réveillent et les trouvent dans la matinée.
Et chaque année, le lièvre d’Eostre et ses descendants livrent des œufs pour les enfants. Aujourd’hui, nous appelons le lièvre le « lapin » de Pâques, parce que le dimanche après la première pleine lune de l’équinoxe de printemps est le dimanche de Pâques, une fête chrétienne. Par ailleurs, pour beaucoup, « oeufs de Pâques » est beaucoup plus facile à dire que « oeufs d’Eostre ».